1962, les YEYES sont au pouvoir ! Peu d’établissements parisiens programment du jazz : la plupart sont des cafés ou restaurants de Saint-Germain des Prés. Nous sommes loin de la grande époque des hauts-lieux de l’après-guerre, ces établissements ayant changé de programmation ou arrêtant leurs activités.

 

Peu de structures en région parisienne peuvent accueillir les musiciens professionnels et encore moins les musiciens amateurs amoureux de notre musique.

 

Pour revivre les premières années du jazz-club reprenons ce que disait Paul Martin à l'époque dans la RENAISSANCE :

…"le chauffage est une cloche de fonte, le tuyau se perd sous le toit d’un hangar en mauvais état, l’éclairage est précaire. Nous sommes dans une petite ville de la banlieue parisienne dont le nom passe inaperçu, ce hangar est l’annexe inemployée d’une piteuse salle des fêtes. Il fait froid dehors, le GROS LOUIS, employé à la mairie de Saint-Leu, un sac de coke à l’épaule, se fraie un passage jusqu’au poêle, les danseurs s’écartent ; sans cesser de jouer, les musiciens lui cèdent leur place autour du feu. Rires, simplicité, chaleur humaine, le jazz club de SAINT-LEU donne ses premiers concerts mensuels.

   Revenons en arrière, l’histoire de ce club débute en 1962,  salle de la Croix Blanche, EDUCA répète une pièce de théâtre. Assis dans la salle se trouve le frère d’une comédienne. Il s’appelle Jean Dufond, il est musicien de jazz. A ses côtés, André Muller, un mélomane amateur de jazz est professeur au C.E.S ; d’abord banale, puis intéressée, enthousiasmée, la conversation prend forme : "Pourquoi pas ? C’est une idée !" "J’en suis", dit Jackie Vincent, le clerc de notaire, qui deviendra secrétaire du club, "D’accord" dit Auguste Delaitre. Le JAZZ-CLUB vient de naitre"…

 

En Mars 1962 a lieu le premier festival de Saint-Leu, suivi sans interruption d'autres festivals : le 5 mars 2011 nous avons fêté la 50ème édition. Il est à noter qu'à l'époque le seul festival actif était celui d'ANTIBES-JUAN-les-PINS, plus ancien d'une année.

 

Outre ces festivals, le Jazz-club organisait des concerts mensuels : Jusqu’à son départ pour MARCIAC (où il créera plus tard avec Michel Faynot le médiatique Festival de Marciac), André Muller animera de nombreux concerts : plus de 10 par année, avec une moyenne de 4 ou 5 formations par concert !

 

Au fil des années, la professionnalisation des groupes invités (avec comme corollaire le montant des cachets demandés !) nous obligea à réduire le nombre des concerts et des formations.

 

Malgré ces difficultés, nous avons pu proposer des programmes "attractifs": Memphis Slim, Harry Sweet Edison, Babik et Joseph Reinhardt, Rhoda Scott, Wallace DavenportGuy Lafitte, Claude Bolling et ses grandes formations, Claude Luter, Maxim Saury, Marc Laferrière...

 

Parmi les groupes que nous avons été les premiers à accueillir, beaucoup ont fait une carrière professionnelle estimable. Nos vieux amis "Les Haricots Rouges" ont fait leur première scène à Saint-Leu lors de notre 4ème festival !